jeudi 24 février 2011

splashings habitation, friches

splashings manequins






                                                                                  


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dimanche 11 juillet 2010

FIFIG GROIX Festival du film insulaire "Madagascar" 2006










      
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Le simple fait de montrer quelque chose, quoi que ce soit, revient, dans la perspecrtive photographique, à montrer que cette chose est cachée. Mais le photographe n'a pas besoin d'avoir recours à des sujets exotiques ou exceptionnellement frappants pour indiquer le mystère. Quand Dorothea Lange presse ses confrères de se concentrer  sur "le familier", c'est avec l'idée qu'il suffira de se servir de l'appareil photo avec sensibilité pour que l'image ainsi obtenue du familier devienne mystérieuse.
Susan Sontag

samedi 10 juillet 2010

portrait Eve Lerner

 

AFFICHAGE LIBRE

Mon travail consiste à re-faire une affiche.

« Je me distancie de l’action de peindre et de coller. Est-ce que la non-préméditation n’est pas une source inépuisable d’art […] je considère  comme positif ce que laisse derrière lui n’importe quel passant qui a lacéré une affiche sans la moindre intention artistique. »
 Jacques Villeglé


Recadrer avec l’objectif ces affiches de publicité placardées, juxtaposés en couches, décollées, altérées, à demie lacérées ; et utiliser cette matière première dont certaines informations et bribes signifiantes - noms d’artistes, indications topographiques, nombres, symboles publicitaires - font naitre de nouvelles associations d’idées et des jeux de langages.
Ce processus est généralement fortuit : les parties lacérés au hasard sont dégagées, et  décontextualisées.
 Avec  deux contraintes : une seule prise de vue 1/1 - et l’exposition en plein soleil.

« Dans le processus dynamique de la lacération apparaissent tout à coup l’éclat soudain d’un sourire, d’un visage, les contours d’un corps  […]. »
 Mimmo Rotella.

GABY Lorient 2009

Décomplexer la photographie documentaire donc, dévier sa destination première pour la faire sortir de cette schizophrénie qui consiste à la voir comme la restitution pérenne d'un évènement factuel alors qu'elle n'est ni plus ni moins qu'un témoin fragile prompt elle aussi à la disparition. «Une pseudo-présence et l'indication d'une absence», comme l'écrivait Susan Sontag.




GABY
Je ne connais pas Gaby. C'est à dire que je ne lui ai jamais parlé. Cet homme est pourtant planté dans le décor depuis longtemps, là, au milieu de la ville. On ne le remarque pas tout de suite, bien qu'on note évidemment sa présence. Une silhouette, paisiblement assise sur une chaise pliante, en toile, qui apparaît de plus en plus distinctement, sans qu'on puisse cependant en cerner la nature.
Et puis, il y a ce chien noir, en boule, au pieds du maître, et qui agit lui aussi comme une figure récurrente sur notre trajectoire quotidienne : « Kaline, avec un K ! » dit-il à ceux qui s'adressent à lui avant de nourrir la conversation autour de la vie de sa chienne. Rien à propos de la sienne en revanche, il est bien trop discret pour ça. Ou alors, il faut du temps. Le temps d'apprendre qu'il n'est pas un S.D.F., qu'il fait probablement la manche depuis son licenciement de l'entreprise d'électricité industrielle et qu'il vit à l'année dans un camping municipal.

Ce temps, Robert Le Gall l'a pris. D'abord pour échanger bonjours et banalités, des conversations accessoires qui se révèlent souvent essentielles. Ensuite l'appareil photo s'est imposé à celui qui pratique la prise de vue depuis de nombreuses années. L'occasion d'établir une relation durable et amicale, dans un travail qui s'inscrirait aussi sur le territoire de la ville. Le photographe récidive alors durant six mois. Parfois il porte le nikon à l'épaule, d'autre fois il se présente les mains nues. Ce qui prime, c'est la relation qui grandit entre les deux hommes. Gaby pose, discute et se rompt au dispositif du collecteur d'image : une petite ardoise porte l'inscription du jour, la date, du mois et de l'année. En dessous, on trouve le nom d'objets courants, qui ont de l'importance aux yeux de l'homme au chien noir. La petite ardoise fait alors référence au « clap » que l'on fait au cinéma afin de répertorier les rushs en vue du montage du film. Ici la petite ardoise est celle des écoliers et on lit « jeudi 13 avril 2006 - tire-fonds » ; « vendredi 5 mai 2006 – clé de treize » ; « mardi 27 juin 2006 - binette ».  « Binette », il aurait pu aussi bien dire « bobine » ou « poire » lui qui se fait tirer le portrait. Mais il ne s'agit pas seulement de portraits. L'ardoise marque profondément la série photographique dans le temps, tandis que les mots choisis donnent une indication sur les occupations du sujet.

Les images que l'on découvre ici sont attachées à nous restituer la lenteur et le temps nécessaire à l'établissement d'une relation comme celle-ci. Accrochées en ligne, comme un ruban émulsionné, l'échelle évolue progressivement. On se trouve en premier lieu devant des photographies de la taille de miniatures et peu à peu, comme dans un double travelling, on avance d'image en image tandis qu'un recul est nécessaire pour découvrir dans leur entiéreté les vignettes qui s'agrandissent. Alors que l'on se trouvait quelques instants auparavant le nez collé au cadre, nous voilà à présent en bout de ligne, en arrière de deux pas, après un parcours légèrement elliptique, imposé par les partis pris du tirage et de l'accrochage. Dans cette expérience on se retrouve donc dans la position paradoxale de celui  qui s'approche pour voir, puis qui recule au fur et à mesure que les choses se révèlent plus visibles, plus lisibles. Les rapports de force sont renversés. La série photographique sur Gaby agit donc ici, comme la représentation picturale du rapprochement graduel de deux individus, partagée avec un public, dans un jeu de distanciation où le statut du visiteur passe de celui de regardeur, à celui de regardé. Il en découle le sentiment d'avoir aussi assisté à une rencontre, grâce à des photographies de facture modeste, que le noir et blanc unifie dans un ensemble où se réitère le regard malicieux et complice de l'homme protraituré ; je ne connais pas Gaby. Je ne lui ai jamais parlé, et pourtant j'ai la sensation d'une proximité après m'être approché de son image, à  moins que ce ne soit son image qui m'ait approché.

Emmanuel Madec
Galerie Le Lieu
septembre 2009

samedi 24 octobre 2009

EXPO BREST CAMERA OBSCURA

Photographique café










Capturer les instants photogéniques, parfois par hasard, souvent en prévoyant, en se positionnant là où il faut, en étant prêt pour le ‘kairos’, en attendant ce qui, immanquablement, va arriver.





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